Exposition à la Chapelle des Pénitents Blancs

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Exposition « MIGUEL »

du samedi 15 juin au dimanche 7 juillet 2024.

Ouverture les mercredis, samedis et dimanches de 15h30 à 19h

 

Vernissage le vendredi 14 juin à 19h

 

Ce qui est remarquable dans l’art de Miguel, c’est que le «support», béton, toile ou papier, ne précède pas les formes qu’il supporte. Depuis ses tout premiers travaux, il élabore en même temps le support et les formes. Les éléments qu’il emploie pour constituer l’objet plastique (l’œuvre, la pièce) produisent à la fois la qualité et le format de ce que nous percevons comme «support», et les traces, marques, signes que nous percevons comme formes et colorations.

Dessiner, c’est déposer une trace sur un support avec des outils de marquage. La méthode de Miguel est différente : il dessine d’abord en l’air, donne forme au fil de fer en dehors de tout support. Il définit une forme, appelons ça un gabarit, un patron, une matière grâce à quoi il construit un espace, béton, papier, matières.

Quand l’ensemble est terminé, il enlève parfois le gabarit. N’en reste alors que l’empreinte – trace négative perçue comme dessin autour duquel irradient les colorations. Et nous percevons l’empreinte comme dessin. Parfois le gabarit demeure dans la pièce : soit parce qu’il est piégé dans la masse des recouvrements, soit parce qu’il permet de consolider l’ensemble.

Miguel dessine mais il n’utilise ni les outil ni les supports du dessin. Il inverse les relations entre le  dessin et le support : le dessin résulte le plus souvent d’un ajout, chez Miguel il peut naître d’un retrait. La démarche de Miguel lorsqu’il dessine est de même nature que celle qu’il adopte quand il peint.

 

Raphaël MONTICELLI (extraits de «Cavalcade au seuil de L’Eden» édition L’Amourier)